Demeurer en Christ

Demeurer en Christ

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Prédication Versoix

F. Mayer 28 mars 2021


 1.     Une question de vie et de mort

John 15:4-8 Demeurez en moi et je demeurerai en vous. Le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même, sans rester attaché au cep; il en va de même pour vous si vous ne demeurez pas en moi. 5 Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. 6 Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent. 7 Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. 8 Ce qui manifeste la gloire de mon Père, c'est que vous portiez beaucoup de fruit. Vous serez alors vraiment mes disciples.

  • Il y a un lien étroit entre demeurer en Christ et être un disciple qui porte du fruit.
  • Davantage : si je ne demeure pas, je suis perdu ! Non seulement je ne peux rien faire, mais je suis rejeté, jugé. Le salut est lié au fait de demeurer.
  • Il y a une réciprocité : je demeure et lui demeure
  • C’est un impératif, une responsabilité personnelle : je dois demeurer.

Que veut dire demeurer ? Ce n’est pas simplement habiter, comme on pourrait le penser en français. C’est plus dynamique, avec l’idée de persister, de continuer, d’aller au bout. C’est avancer sur un chemin vers un but : le salut, le fruit.

L’image du cep est éclairante : demeurer en Christ, c’est lui demeurer attaché. Rester continûment lié à lui. Autrement dit :

Demeurer, une connexion qui persiste

Porter du fruit, être disciple, le salut même, ce n’est pas un état statique, donné une fois pour toute. C’est dynamique, une persévérance jusqu’au bout

Si c’est si important et que j’ai une responsabilité, alors cela pose des questions : Comment demeurer ? Est-ce que je demeure vraiment ? Toujours, sans rupture ?  

C’est un thème central de la première épître de Jean.

12 passages parlent de demeurer en Dieu. En voici deux :

1 John 3:24 24 Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu et Dieu demeure en lui; et nous reconnaissons qu'il demeure en nous à l'Esprit qu'il nous a donné.

1 John 4:12-13 Personne n'a jamais vu Dieu. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et son amour est parfait en nous. 13 Nous reconnaissons que nous demeurons en lui et qu'il demeure en nous au fait qu'il nous a donné de son Esprit.

Ces 12 passages montrent la relation étroite entre le fait de demeurer et en fait toute la marche chrétienne :

  • Obéir à Dieu
  • Aimer les autres
  • Rendre témoignage
  • Connaître et d’aimer Dieu
  • Recevoir l’enseignement
  • Avoir l’assurance
  • Ne pas pécher

Sérieux ! Réalisons-nous à quel point tout dépend de manière essentielle de la persévérance dans cette communion avec Dieu ?

Et l’épître montre une autre réalité importante, centrale pour cette question :  Le Saint-Esprit donné est essentiel dans cette connexion.

2.     Est-ce que le péché coupe la connexion ?

Lorsqu’on parle de rupture de communion, on pense immédiatement au péché. Dans quelle mesure le péché nous sépare-t-il de Dieu ?

1 John 1:7 - 2:2 … le sang de Jésus[-Christ] son Fils nous purifie de tout péché.
8 Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous. 9 Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de tout mal. 10 Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous faisons de Dieu un menteur, et sa parole n'est pas en nous. 2 ​1 Mes petits enfants, je vous écris cela afin que vous ne péchiez pas. Mais si quelqu'un a péché, nous avons un défenseur auprès du Père, Jésus-Christ le juste. 2 Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.

Une évidence : Dieu déteste le péché. Dieu juge le péché. Christ est venu pour ôter le péché du monde. Dieu veut que le monde soit débarrassé définitivement du péché, et la croix le permet.

C’est fait dans le passé, ce sera vécu dans le futur, quand le péché ne sera plus – la croix est pour le salut du monde, de la création. Un nouveau ciel, une nouvelle terre dans laquelle la justice habite.

Mais dans le monde actuel, dans cet entre-deux où nous péchons, comment pouvons nous demeurer en Christ, être connecté malgré le péché ?

Si je pèche, est-ce que Dieu ferme la porte par laquelle j’ai accès à lui ? Est-ce que par mon péché je ferme la porte à Dieu ?

1 John 2:1 1 Mes petits enfants, je vous écris cela afin que vous ne péchiez pas. Mais si quelqu'un a péché, nous avons un défenseur auprès du Père, Jésus-Christ le juste.

Lorsque nous péchons, Christ nous défend, Christ assure notre relation avec Dieu. Il est notre défenseur (paraklètos) : avocat, encourageur, consolateur, celui qui s’occupe de nous. Jésus est vivant et actif. Notre salut n’est pas quelque chose qui a eu lieu dans le passé ou à notre conversion. C’est une action de tous les jours que Jésus accomplit : il maintient la connexion avec Dieu toujours ouverte. Si on la compare à un pont-levis à deux battants, le battant de son côté est toujours baissé. Sa vie actuelle, son attention constante nous sauve

Romans 5:10 En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu grâce à la mort de son Fils lorsque nous étions ses ennemis, nous serons à bien plus forte raison sauvés par sa vie maintenant que nous sommes réconciliés

 Nous avons un avocat. Plus besoin d’avoir une relation avec Dieu sur le plan de la justice et du péché. Ce plan-là, c’est Jésus qui s’en occupe.

Et alors, de mon côté du pont, est-ce que mon péché relève mon battant ? Est-ce que chaque péché coupe la connexion ? Est-ce que chaque péché coupe la connexion jusqu’à ce que je le confesse ?

Nous avons un autre défenseur (paraklètos) : avocat, encourageur, consolateur. Le Saint-Esprit qui habite (pas demeure !) en nous. Il est là. Et c’est lui qui de la même manière maintient le battant du pont baissé. Je puis avoir la certitude de mon salut final, pas à cause de mes performances, de mes confessions, de mes progrès, mais parce que le Saint-Esprit agit en moi et me connecte à Jésus, parce que Jésus me connecte au Père. Je suis sauvé parce que je participe à l’action de la Trinité.

3.     Quelle conséquence pour nous ?

Demeurez,  c’est un impératif. Quelle est alors ma part ? Si la communion n’est jamais rompue, qu’est-ce qu’il peut bien me rester à faire ?

1 John 1:9 9 Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de tout mal.

Reconnaître.

Lorsque je ferme les yeux à mon péché, lorsque je le minimise, lorsque je me trouve des excuses, je passe à côté de l’essentiel. Prendre le péché à la légère, c’est résister au Saint-Esprit qui m’ouvre le chemin vers mon Père, c’est devenir toujours plus prisonnier du péché. Mais Dieu veut me libérer. Si je suis croyant, si j’ai la vie de Dieu, le Saint-Esprit ne va pas me permettre de m’obstiner dans cette voie.

Si je suis conscient d’un péché, il peut être une vraie ou une fausse culpabilité, superficiel ou profond. Dieu me demande simplement de le reconnaître quel qu’il soit, de ne pas le mettre de côté. Mais ce que je ne peux pas faire, ce que je ne dois pas faire, c’est d’essayer de traiter ce péché pour rétablir la relation avec Dieu. Ce n’est pas possible et pas nécessaire.

Pas besoin de commencer à mesurer ce péché, à chercher des stratégies pour l’éviter, à prendre des engagements, à faire des efforts, même pas à demander pardon. Je n’ai pas à me centrer sur le péché, mais sur la réalité : le chemin est ouvert. Comme quand on minimise le péché, en faisant cela on tourne le dos à la seule solution pour vaincre le péché : recevoir les ressources de Dieu.

Reconnaître simplement le péché et venir à Jésus. Pas seulement venir à la croix avec mon péché, mais davantage, me tourner vers Jésus vivant et actif. C’est ce que le Saint-Esprit fait en moi et pour moi, il me dirige vers Jésus. Et Jésus me connecte au Père.

Là je reçois pardon, purification, le cadeau d’une relation aimante avec un Père. Et l’action du Saint-Esprit communique à mon cœur des motifs pour agir, des directions pour être libéré du péché, selon le chemin spécifique que lui seul discerne, lui qui seul connaît mon cœur.

Ma responsabilité ? Choisir : venir à Jésus ou chercher à gérer moi-même mon péché ?

Apprendre cela est difficile. Nous avons soif d’agir, de prendre en main. C’est toujours une grande question : agir par l’Esprit ou par la chair… ? Jésus nous dit de nous mettre à son école, lui, doux et humble de cœur (Mat 11:29). Apprendre de lui. Mais peut-être à cette école avons-nous d’abord à désapprendre, désapprendre à prendre les choses en main.

Reconnaître le péché, c’est la première leçon à l’école du Christ pour ne pas prendre les choses en main. Le combat souvent perdu contre le péché est une démonstration de notre pauvreté d’esprit. Humiliant. Les défaites nous apprennent à réaliser que nous avons besoin de grâce. Les victoires nous apprennent à expérimenter la réalité de Dieu.

La première leçon à apprendre :

Désapprendre à agir comme si je n’étais pas connecté à Dieu.

La grâce est là : le chemin vers Dieu est toujours ouvert. Le péché ne définit plus ma relation avec Dieu. Je suis en connexion constante et inébranlable avec lui. Je peux compter sur lui. Jésus est vivant.

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