Émerveillement et enseignement

Émerveillement et enseignement

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Prédication Versoix 

F. Mayer 15 novembre 2020

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Être disciple, faire des disciples

Mat 28:19-20 Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit 20 et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.

Comment faire des disciples ? Peut-être faut-il d’abord savoir ce qu’est un disciple. La semaine dernière nous avons été encouragés à faire des disciples, pas tellement au travers de nos mots mais de notre vie. Mais quels caractères doivent avoir nos vies ? Si on regarde une personne, qu’est ce qui nous montre qu’elle est un disciple de Jésus ?

Le meilleur exemple de disciple de Jésus, c’est probablement l’apôtre Jean qui s’appelle « le disciple que Jésus aimait ». On a l’impression qu’il est celui qui reflète le mieux Jésus.

C’est pourquoi j’ai eu envie de relire sa première épître pour voir comment vit un disciple, quels sont ses caractères, et comment Jean encourage à être un disciple.

Il y a d’autres dimensions que celles données par Jean. Il y a d’autres disciples, Pierre, Paul et d’autres encore. Il n’y a pas de modèle unique. Mais pour moi Jean représente le cœur de ce qu’est être un disciple : il aime son Seigneur et son Seigneur l’aime.

Ce matin on va voir les 4 premiers versets de cette épître. Ils me semblent exprimer les conditions de base pour être un disciple et pour pouvoir faire des disciples au travers de notre vie. Pour que notre témoignage soit porteur de vie, pour qu’il parle de Jésus et pas de nous-mêmes. Le commencement. D’où ça part, le moteur.

L’émerveillement

1 John 1:1-4 Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché concernant la parole de la vie, nous vous l'annonçons. 2 La vie, en effet, s'est manifestée ; nous l'avons vue, nous en sommes témoins et nous vous l'annonçons, cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s'est manifestée à nous. 3 Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons afin que vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or, c'est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ que nous sommes en communion, 4 et nous vous écrivons cela afin que notre joie soit complète.

Quand Jean écrit ces choses, quels étaient ses sentiments, son émotion principale ?

De l’étonnement, de l’émerveillement. Il n’en revient pas.

Pour un juif pleinement convaincu qu’on ne peut pas voir Dieu et vivre (Ex 33. 20). Qui se souvient de la vision d’Esaïe, des rencontres d’Ézéchiel et de Daniel avec Dieu ? Qui sait que Dieu habite la lumière inaccessible, qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir (1Tim 6. 16) ?  Et bien lui, l’a vu, vu de ses yeux, il l’a même touché.

Et il parle bien de Dieu, celui qui était dès le commencement, celui qui était auprès du Père. Le Fils. Dieu. Et il l’a touché.

Réalisons-nous combien c’est énorme ?

Pour Jean, oui, mais c’est aussi énorme, étonnant pour nous. Mais c’est de deuxième main. Nous le savons parce que Jean et d’autres nous en ont rendu témoignage. Nous n’avons pas vécu cela, touché Jésus. Et cependant…

Nous sommes des hommes, des êtres physiques, limités, pécheurs. Mais nous avons reçu une vie divine, nous sommes nés de nouveau. Nous sommes participants de la nature divine (2Pi 1:4) Le Saint Esprit habite en nous. Nous avons un lien direct avec Dieu. Nous avons même une haute destinée : être semblable à Christ.

CS Lewis, le poids de gloire (Démo(n)cratiquement vôtre p.104)

C’est une chose sérieuse que de vivre dans une société dans laquelle la personne la plus terne et la plus inintéressante à qui vous pouvez parler peut fort bien être un jour le genre de créature que vous seriez tenté d’adorer si vous l’aviez maintenant devant les yeux, ou alors un être si horrible et corrompu que vous pourriez tout au plus rencontrer dans un cauchemar.
Chaque jour, à des degrés différents, nous nous aidons les uns les autres à atteindre l’une ou l’autre de ces destinations. C’est à la lumière de ces impressionnantes possibilités, avec le respect et la prudence qu’elles exigent de nous, que nous devrions entretenir nos relations les uns avec les autres — toutes nos amitiés, nos amours, nos jeux, nos politiques. Il n’existe pas de gens ordinaires. Vous vous ne vous adressez jamais à un simple mortel. Les pays, les cultures, les arts, les civilisations —sont éphémères. Leur vie, comparée à la nôtre, est comme celle d’un moucheron. C’est avec des immortels que nous plaisantons, travaillons, nous marions, ce sont des immortels que nous dédaignons ou que nous exploitons — des horreurs immortelles ou des splendeurs éternelles.

Qu’est-ce qui nous touche personnellement ? Pourquoi est-ce émerveillant ? On a d’un côté ces réalités extraordinaires et de l’autre ce que je suis. Ma faiblesse, ma révolte, mon égoïsme crasse. Que Dieu m’ait trouvé, qu’il m’ait choisi, alors que la majorité des humains qui m’entourent ne le connaissent pas, l’ignorent, le rejettent. Pourquoi moi ?  C’est une chose aussi étonnante et émerveillante que le fait que Dieu se soit incarné. La grâce de Dieu est la chose la plus émerveillante qui soit. Et cette grâce, ce lien avec Dieu, nous le connaissons intérieurement, nous le vivons par le témoignage du Saint-Esprit. Nous l’avons « touché ».

Ce qui permet à Jean d’être un témoin, d’être un disciple, c’est cet émerveillement. Il a saisi la valeur incroyable de ce que Dieu a fait. Ayant vu Jésus, il connaît Dieu. Et comme nous il a reçu cette vie divine, comme nous il comprend la grâce de Dieu. Et c’est cet émerveillement qui lui permet d’être un témoin lumineux. Un témoin de Dieu lui-même et pas un simple témoin des avantages que Dieu peut donner.

Est-ce que nous réalisons, nous connaissons cet émerveillement ? C’est peut-être en cela que nous avons trop souvent abandonné notre premier amour (Apo 2. 4). Sans émerveillement notre témoignage sera forcé, pâle, inefficace. Mais avec cet émerveillement, nous serons lumineux, lumière. Inconsciemment, mais réel.

Alors comment entretenir cet émerveillement et le faire grandir, l’élargir ? Comment le communiquer ?

L’enseignement

Souvent on insiste pour que notre témoignage soit celui de notre vie, de notre conduite, de nos attitudes. Au-delà des mots. Que les gens n’ont pas besoin d’enseignement, mais de modèles. Pas de théologie, mais de conseils de vie, d’accompagnement.

Est-ce vrai ?

Il y a deux mots clé dans ce que Jean dit dans ces versets.

V. 1 et v. 3. Nous vous l’annonçons. V. 4 Nous vous écrivons.

L’enseignement est une nécessité : Toutes ces réalités ne sont connues que par l’enseignement, que par l’Écriture, que Jean appelle la parole de vie (v.1). Le monde ignore totalement ces choses. Elles lui sont étrangères. Et cela fait que toutes nos représentations sont faussées. Pensez à la citation de CS Lewis. Est-ce que nous y pensons souvent ? Mes pensées ne sont pas vos pensées (Es 55:8). Nous avons besoin d’être redressé dans toutes nos conceptions, bien plus que nous le réalisons.

Ps 119:36 36 Incline mon cœur vers tes enseignements plutôt que vers mes intérêts !

Penser à Dieu, pas à nous-mêmes.

Et cet enseignement a un but. Il est une nécessité, mais pour quelque chose.

Afin que vous soyez en communion avec nous, la communion que nous avons avec le Père et avec son Fils Jésus Christ.

Qu’est-ce que cela veut dire « être en communion » ? C’est avoir des pensées, des valeurs, une vision communes. Dieu veut partager sa vision avec nous.

Jean 15:15 15 Je ne vous appelle plus serviteurs parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son seigneur, mais je vous ai appelés amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père.

Nous sommes des amis de Jésus quand nous avons compris ce qu’il a appris de son Père. Nous sommes des amis quand nous rentrons intelligemment et volontairement dans les projets d’un autre. Être en communion n’est pas seulement une émotion, c’est une réalité concrète, un partage de conceptions explicite.

Pour entretenir notre émerveillement, le plus sûr chemin, c’est d’avoir communion avec lui dans ses pensées et ses plans à lui. Les découvrir toujours plus profondément. Et admirer ! « … afin que notre joie soit complète » Émerveillé !

Ps 119:18 Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi!

Mais pas seulement. Il y a une autre dimension : cela ne se fait pas seul.

… afin que vous aussi, vous soyez en communion avec nous 

En communion, en relation avec Dieu et avec les autres. Toujours ces deux dimensions inséparables.

Pour entretenir l’émerveillement, j’ai besoin des autres et les autres ont besoin de moi. De communion, de partager ce que je connais de Dieu. Être disciple et faire des disciples est une œuvre collective. Comment connaître ? Comment partager ?

Pour suivre

Jean est le modèle d’un disciple et aussi le modèle de celui qui fait des disciples. Comment pouvons-nous, comme lui, enseigner à être en communion avec Dieu et en communion les uns avec les autres ?

Comment déjà être soi-même en communion avec Dieu et en communion les uns avec les autres ? Autrement dit, comment être disciple et faire des disciples ? Écoutons ce que Jean a à nous dire, à enseigner par cette épître.

J’ai l’intention de relire moi-même cette épître dans cette optique. Et pour partager, pour le faire en communion, je vais de nouveau écrire mes réflexions, comme je l’ai fait pour le Royaume de Dieu. Plus par courriel, mais dans ce blog, avec de nouveau la possibilité de partager vos réflexions dans un groupe WhatsApp.

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