Recevoir l'approbation

Recevoir l'approbation

 ¦ Table ¦ 

Prédication Versoix 

F. Mayer 11 octobre 2020

Audio

Matthieu 6, 1- 4

1 Gardez-vous bien de faire des dons devant les hommes pour qu'ils vous regardent ; sinon, vous n'aurez pas de récompense auprès de votre Père céleste. 2 Donc, lorsque tu fais un don à quelqu'un, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme le font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues afin de recevoir la gloire qui vient des hommes. Je vous le dis en vérité, ils ont leur récompense. 3 Mais toi, quand tu fais un don, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, 4 afin que ton don se fasse en secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
5 Lorsque tu pries…
16 Lorsque vous jeûnez…

L’approbation

Pourquoi Jésus donne-t-il cet enseignement ? Qu’est-ce que recherchent les humains ? Pourquoi vouloir faire ces diverses choses en public ?

Nous recherchons l’approbation des autres : la compréhension, l’adhésion, l’admiration…

Des autres et de Dieu.

C’est un besoin fondamental. Il y a un vide en nous qui demande à être comblé. « En forme de Dieu », oui, mais pas seulement.

La communion horizontale fait partie de la volonté de Dieu.

Ce vide est une dynamique d’action, de progrès, de maturation. Le plan de Dieu n’est jamais statique, il y a toujours espérance. Ce vide, cette soif n’est pas négative, mais positive.

Ceci pose deux questions :

·        Comment recevoir l’approbation de Dieu ?

·        Comment recevoir l’approbation des hommes ?

Une première chose évidente : rechercher l’approbation des hommes en utilisant la religion, les diverses manières de servir Dieu, de lui obéir, est totalement à coté de la cible principale : recevoir l’approbation de Dieu. Même si le but poursuivi semble parfois atteint.

Au-delà de cet avertissement, ce passage donne quatre pistes intéressantes.

Autour des aumônes

Des bonnes actions, de ce qui est sensé démontrer Dieu dans la société. Être sel et lumière. Comment faire ces actions pour qu’elles me permettent de recevoir l’approbation de Dieu ?

Le danger ? Se mettre en avant, se montrer soi-même et pas montrer Dieu.

La piste de Dieu ?

3 Mais toi, quand tu fais un don, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite

Que signifie cette image ? Que tu ne sois pas conscient de ce que tu fais. Que ce que tu fais soit si naturel, évident, que tu n’attends en fait rien en retour.

Une action toute naturelle, venant du cœur, cohérente avec qui tu es. Action premièrement pour le bien de celui auquel elle s’adresse, sans arrière-pensée de retour, ni de la part de Dieu, ni de la part des hommes.

Des actions sans arrière-pensée.

Les actions qui honorent Dieu sont faites par un vrai intérêt du cœur, produit par l’Esprit.

Et c’est la nature même de la nouvelle alliance :

Jer 31, 33-34 Mais voici l'alliance que je ferai avec la communauté d'Israël après ces jours-là, déclare l’Éternel : je mettrai ma loi à l'intérieur d'eux, je l'écrirai dans leur cœur, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. 34 Personne n'enseignera plus son prochain ni son frère en disant : « Vous devez connaître l’Éternel !» car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux, déclare l'Éternel. En effet, je pardonnerai leur faute et je ne me souviendrai plus de leur péché.

Ça s’appelle le fruit de l‘Esprit, une action produite par ce lien entre notre esprit et celui de Dieu, un lien qui transforme nos motifs et nos actions qui sont faites avec Dieu, par l’Esprit et pas par la chair.

Une action faite par l’Esprit est essentiellement « naturelle ». Celles faites par le chair aussi, même si c’est une autre nature ! Comment discerner ? C’est une question difficile à répondre pratiquement !

Naturel ? Est-ce que si cela me demande un effort, ce n’est pas par l’Esprit ? Si je le fais par obéissance à Dieu, n’est-ce pas par l’Esprit ? Loin de là ! Considérez Jésus.

« Que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite » Pas trop besoin de se poser la question. Nous sommes bien incapables d’y répondre. Paul a réfléchi à cette question :

1 Cor 4, 3-4 Pour ma part, il m'importe très peu d'être jugé par vous ou par un tribunal humain. Bien plus, je ne me juge pas non plus moi-même. 4 Ma conscience, il est vrai, ne me reproche rien, mais ce n'est pas pour autant que je peux être considéré comme juste. Celui qui me juge, c'est le Seigneur

Réaliser notre incapacité : pauvre en esprit.

Alors que faire ? Comment être connecté à Dieu de telle manière que mes actions naturelles soient par l’Esprit ? C’est le second sujet de ce chapitre.

Autour de la prière

5 Lorsque tu pries, ne sois pas comme les hypocrites : ils aiment prier debout dans les synagogues et aux coins des rues pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils ont leur récompense. 6 Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
7 En priant, ne multipliez pas les paroles comme les membres des autres peuples : ils s'imaginent en effet qu'à force de paroles ils seront exaucés. 8 Ne les imitez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez.
9 Voici donc comment vous devez prier : 'Notre Père qui es aux cieux ! …

Comment être connecté à Dieu de telle manière que mes actions naturelles soient par l’Esprit ?

Au cœur de notre vie, la prière. Mais comment prier par l’Esprit ? Quels caractères doit-elle avoir pour qu’elle soit une varie prière, pas une prière « comme les membres de autres peuples », comme les païens ? Pour qu’elle ne soit pas une manière d’obtenir l’approbation des autres ?

Deux pistes :

Mat 6, 6 6 Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

Mat 6, 7 7 En priant, ne multipliez pas les paroles comme les membres des autres peuples : ils s'imaginent en effet qu'à force de paroles ils seront exaucés.

Ferme ta porte

Cette indication dépasse le fait de ne pas utiliser la prière pour impressionner les autres. Elle donne une indication positive.

Je ferme ma porte pour être seul à seul avec mon Dieu, mon Père. Pas besoin d’insister, nous savons tous l’importance de cette relation personnelle, même si nous ne la pratiquons pas suffisamment.

Mais comment vivre ces moments seul à seul avec Dieu ? Que lui dire ? Jésus va donner un modèle de prière. Mais il y a là une chose très étonnante.

Je me retrouve seul à seul avec mon Dieu. Portes fermées. Et qu’est-ce que je dis : Notre Père. Pas Père, ou mon Père. Notre ! Alors que me suis retiré pour être seul ?

Je me retrouve devant mon Dieu pour partager les pensées de mon Dieu, pas seulement pour lui partager mes pensées. Et ses pensées sont orientées sur son plan, « que ton règne vienne », et sur sa famille. Il est Père. J’ai des frères et sœurs. Au cœur du plan de Dieu, du Roi, il y a son peuple.

Une clé pour une prière que Dieu va « rendre », « récompenser », qui va nous faire ressentir son approbation, en communion avec lui, c’est une prière qui n’est pas centrée sur moi, mais sur la famille de Dieu.

Des prières à la première personne du pluriel.

Ne multiplie pas les paroles

Mat 6, 7-8 En priant, ne multipliez pas les paroles comme les membres des autres peuples : ils s'imaginent en effet qu'à force de paroles ils seront exaucés. 8 Ne les imitez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez.

La question n’est pas tellement la multiplication des paroles, mais la finalité qui est de forcer Dieu par nos paroles.

La prière que Dieu honore, c’est une prière qui lui laisse la liberté de réponse. Il l’honore en nous communiquant son approbation, sa présence, sa réalité, pas en cédant à nos insistances.

Il y a une excellente raison à cela : il sait ce dont nous avons besoin et nous pas. Pauvre en esprit.  Il désire que nous demandions, pas tellement pour que nous exprimions notre soumission, mais pour que nous connections tout ce qui nous arrive avec lui. Pour recevoir de lui, et les bonnes choses, mais aussi celles que nous jugeons comme mauvaises.

Prier, bien plus que demander, c’est recevoir.

Et recevoir de Lui, c’est faire l’expérience de qui il est, de le connaître dans la réalité de nos vies. C’est davantage que son appréciation, plus que de son appréciation, nous avons besoin de le connaître comme il est. Admirable.

Autour du jeûne

Mat 6, 16-18 16 Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste comme les hypocrites. En effet, ils présentent un visage tout défait pour montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils ont leur récompense. 17 Mais toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage 18 afin de ne pas montrer que tu jeûnes aux hommes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

Si l’aumône est un acte matériel, adressé aux hommes, pour le bien des hommes, le jeûne est un acte religieux, orienté vers Dieu. Comme d’ailleurs d’autres actes : la louange, la prière, la lecture de la bible, les sacrements, etc.

Ne pas les faire pour impressionner les autres.

Mais positivement ? Comment jeûner juste, pour recevoir l’approbation de Dieu ?

Parfumer sa tête, ne pas prendre un air triste.

Parce que ce n’est pas triste. C’est pour mon bien. C’est porteur de vie et d’espérance. Je ne jeûne pas pour Dieu, mais pour moi ! Dieu n’a pas besoin de mon jeûne pour me faire du bien.

Qu’est-ce que le jeûne ? C’est une manière (peut-être un peu culturelle) de simplifier sa vie. Et nos vies sont encombrées par les besoins du monde. Plus de temps, plus d’énergie, plus de moyens pour le côté Dieu.

Pour recevoir mon appréciation de la part de Dieu, il faut sortir de la vie courante. C’est là que nous pouvons vivre avec Dieu. Ces occupations sont notre mission. Mais elles ont tendance très fortement à masquer Dieu, à le faire passer au second plan.

Et ces actes de simplification ouvrent un chemin vers Dieu et sont à accueillir avec joie. Ce sont des opportunités que Dieu nous offre et qui sont à saisir. C’est porteur d’espérance.

Savoir s’arrêter, et recevoir !

Quid de l’approbation des hommes ?

Et l’expérience montre combien l’approbation de Dieu vaut mieux que toutes les autres approbations, même si celles-ci ne sont pas dépourvues de valeur. On a besoin aussi de l’approbation des hommes, comme on a besoin de manger.

Comment la recevoir ? Sans la rechercher !

L’accueillir comme un cadeau, reçu, donné par Dieu. Libéré de la tension de cette recherche, en connaissant toujours plus profondément l’approbation de Dieu, selon les pistes proposées par ce passage :

 

Des actions sans arrière-pensée.

Des prières à la première personne du pluriel.

Prier, bien plus que demander, c’est recevoir.

Savoir s’arrêter, et recevoir !

-o-

Le cœur de la marche par l’Esprit : je ne suis pas le centre

 Table  ¦  Article précédent  ¦  Article suivant